La BIBLE du Vieux BOHËMIEN

Les Mal Aimés mais Dieu les aime !

Alors me voilà de nouveau dans ma petite caravane en voliges, avec pour compagnie Rizo mon bâton de vieillesse et Telelaime qui passe son permis de conduire en cette année 2007.

Et je constate une réalité, que vous partagerez certainement tous avec moi : plus l’on va dans les temps modernes, plus les gens s’ignorent, ils évitent même la conversation. Et il n’y a plus de dialogues à cette époque des portables : à 8 h oui, car c’est gratis et c’est plus facile de parler ou de se vanter dans un appareil que face à un homme.

Une grande indifférence s’installe entre nous, surtout quand on est dans nos terrains et que l’on devient des sédentaires de passage. Alors que sur le voyage, tout le monde est copain, copain dans les terrains désignés, sur les parkings ou sur les terrains de mission ; là, tout le monde fait de grands, de très grands sourires, ils nous invitent même à manger avec eux, et des apéritifs en veux-tu que voilà !

Mais dès que l’on rentre dans nos terrains personnels, plus rien. On est devenu de grands propriétaires SDF. Plus personne ne se parle, on ne se voit plus, on passe tous les jours les uns devant les autres, on ne se connaît plus. Ils lèvent la main en passant vite, ils n’ont plus le temps pour s’arrêter : assurément, ils sont toute la journée à gratter, astiquer, reluire, frotter.

S’ils s’arrêtent dans un mois, c’est pour une visite de docteur de 5 minutes, et repartent aussi vite, après une conversation qui a été basée que sur le commerce ou le matériel ou des millions. Dans cette décennie, ils ont tous la tête remplie d’échelle et de peinture !

Alors, ce mois de février 2007 est triste à mourir et de surcroît, très pluvieux (c’est pour cela que j’écris en massacrant ses feuilles blanches), et comme je le dis souvent, j’écris pour ne pas oublier.

Quand tout à coup, je me le vois déboucher derrière un buisson sur le petit chemin, il était à coup sûr pour moi, que je me suis pensé.C’est un fonctionnaire, le directeur de l’école du village. Ce brave homme prétend tout connaître et tout savoir.

Et comme il se doit : « Bonjour, Monsieur Pierre Micheletti » !

Alors, il commence, démarre en prenant à peine le temps de reprendre sa respiration. Je ne peux pas dire un mot. Difficile à croire pour ceux qui me connaissent, car moi aussi je ne donne pas ma part aux chiens.

Et là, il me prend la tête encore une fois, car à chaque visite, c’est toujours le même sujet de conversation pour lui, pour un fonctionnaire.

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Enseignant : l’être humain. L’homme est le frère évolué du singe ? Et tous deux descendent des arbres ?

Bien que nous, les gens du voyage, on aime à laisser croire que l’on ne connaît rien, ou que l’on n’a aucune connaissance dans aucun domaine !

Mais là, il pleut et s’en est trop. Je lui pose donc à ce professeur de campagne une question : S’il croit à l’authenticité des écrits de la Bible ? Il répond « oui » et il est même convaincu que laBible est vraie et bien exact, vu les recherches archéologiques.

Alors moi, vieux Papou, il ne me reste plus qu’à lui demander de me lire un passage dans la Bible, dans le livre de la genèse, chapitre 1, verset 26.27 où il est écrit : Dieu créa l’homme à son image. Et là, je peux lui poser la question, s’il croit que Dieu ressemble à un singe, vu qu’il disait que les hommes descendaient des singes.

Là, Monsieur le Professeur a été bloqué. Et il pense même qu’ilblasphème. Trop de gens veulent détourner la vérité au profit de quelques illuminés savants qui font courir des théories qu’ils ne croient pas eux-mêmes, une vérité restera toujours une vérité.

C’est comme ils disent, les hommes des cavernes étaient à moitié singe et tout poilus ; moi qui reste dans la Dordogne, je peux voir qu’il y a plusieurs grottes de renommée mondiale, en Dordogne et en France.

Mais si tu regardes bien les dessins de ses dessinateurs préhistoriques, tu verras qu’ils étaient très doués, à tel point que même à notre époque, ce ne serait pas facile à beaucoup de faire pareils dessins d’animaux avec une telle ressemblance. De plus, les animaux modèles étaient en mouvements !

Demande à un singe de faire un dessin, même à un singe moderne. Et tu verras si ça ressemble au modèle ! On n’est pas obligé de croire les dires d’hommes, qui n’ont aucune base pour dire que les hommes étaient tout poilus, et comment le savent-ils : il les ont vus poilus ?

Non, la grande vérité, c’est que nous sommes tous, et toutes voulues et créés par le créateur, notre Dieu.

Certaines grandes vérités ressortent souvent des expériences des hommes et des femmes de la Bible. Nous pensons tous que nous sommes voulus et aimés par Dieu, et je crois que c’est là une grande vérité, puisque c’est le créateur de l’univers lui-même qui a voulu que j’existe et que nous existons.

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Cependant, ce sont les personnes non désirées par leurs parents qui illustrent encore le mieux le fait que Dieu ait voulu qu’elles existent.Les non désirés, les mal aimés dont je fais partie !

Ensemble, nous en tracerons quelques notes.

Jokebed : mère de Moïse se voit enceinte pour la troisième fois. Elle devait penser : pourvu que ce soit une fille. Car Pharaon avait ordonné la mort de tout garçon qui naîtra, et de laisser vivre les filles.Moïse, ce petit garçon, est arraché, encore bébé de la tendresse de sa mère, de son père, de sa grande sœur Myriam et de son frère Aaron, son aîné de trois ans.

Et voilà que cet enfant passe des quartiers d’esclaves pour la vie dans un palais du Roi Pharaon. Et le voilà du jour au lendemain avec une nouvelle mère, une nouvelle langue.

En Hébreux, son nom veut dire : « sauvé des eaux », ce qui lui rappellera la douleur de la séparation familiale et son origineHébraïque.

En Egyptien, à la cour de Pharaon là où il vit, Moïse signifie « fils de ». Avec tout cela, il n’est pas étonnant qu’il bégaye : ex. 4.10 toute séparation d’un enfant lui cause un dramatise. Le cœur d’un enfant séparé ou abandonné ou mal aimé : il est le plus malheureux des enfants, toute sa vie en sera marquée.

David est le huitième garçon de la famille. Le benjamin, il est traité comme un mal aimé, comme une qualité inférieure ou négligeable, parce qu’il est né d’une union illégitime, ce qui, à cette époque, était considéré comme une tache noire. David portera toute sa vie ce lourd fardeau. L’origine de David se trouve notamment dans laBible, dans le Psaume 51, verset 7. Il y a plusieurs traductions bibliques pour ce Psaume.

Le sens de ce verset est qu’il y a eu pêché à la naissance. Tous les auteurs concluent que ce Psaume est parfaitement clair et net, si on le traduit correctement.

Le Psalmiste : est un enfant naturel ou adultérin, puisque lePsaume 51 : est bien de David. Alors, on peut dire qu’il est un enfant illégitime, la faute est attribuée à la mère. David pense sans cesse à ce problème, car il a de graves répercussions dans toute sa vie : en effet, ses frères sont même méprisants à son égard.

Seuls nous, les mal aimés, nous pouvons parler de ces problèmes, car on les a vécu tous les jours de notre vie !

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Revenons à David. Lorsque le prophète Samuel est envoyé chezIsaï. Isaï père de David : pour oindre un de ses fils comme Roi : Isaïne lui en présente que sept, oubliant volontairement David le benjamin. Il ne vient pas à l’idée à Isaï d’appeler David. Pourquoi fait-il si peu de cas de son huitième fils ? Pourquoi ? « Il reste bien encore le plus jeune, mais il fait paître les brebis ». Samuel 16.11 : Isaï n’a pas envie de montrer au prophète le fils qui lui rappelle son péché : ce fils mal aimé qui ne devrait pas exister.

Même lorsque David va rejoindre ses frères partis à la guerre,David est juste bon à leur porter du pain et des fromages et à prendre de leurs nouvelles. Le droit de faire la guerre est réservé aux fils légitimes de la famille : à lui le mal aimé les basses besognes, ou garder les troupeaux de brebis.

David est traité avec mépris par ses frères et surtout par son frère aîné Elab, qui se fait le porte-parole de toute la famille envers David. Et dans une grande colère, il dira même : « Pourquoi es-tu descendu et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? » David répondra dans l’humilité : « Qu’ai-je donc fait, ne puis-je pas parler ainsi ? » Nous le trouverons dans 1 Samuel 17,28.29. C’est à peine si David a le droit de vivre, de parler, même d’agir.

Pourquoi, si ce n’est parce qu’il est à leurs yeux un enfant différent d’eux ? Un mal aimé, un indésiré, un pas gâté, est-ce sa faute à lui ? Le mépris de son père et de ses frères a marqué David, même blessé. Les textes bibliques nous montrent que David a une très mauvaise image de lui-même. Il se dépeint comme étant « un chien mort, une misérable puce » 1 Samuel 24.15.

Et nous pouvons voir que des scénarios identiques se reproduisent de génération en génération. David, fruit d’un adultère, commet à son tour l’adultère avec Bath Scheba, et un enfant naît de cette liaison. Mais cette enfant ne survivra pas. Et cette mort est un vrai drame personnel pour David, un peu comme si c’était ce qui aurait pu lui arriver à lui.

David se voit mal aimé et se voit comme une puce. Mais Dieu, au-delà de ses parents, de ses amis, le voit comme un Roi ; Dieu l’a désiré, l’a choisi. David fut même appelé dans 1S.13.14 « L’homme selon le cœur de Dieu »

Moi aussi Pierrot, le mal aimé, rejeté de ma famille, de mes amis, tout le monde me tourne le dos, incompris de tous. Mais Béni soit Dieu : moi aussi j’ai été voulu par Dieu. Alors, je ne me considère pas comme une puce, mais comme un enfant de Roi. La Bible dit que nous sommes « une Race élue, un sacerdoce royal, un peuple acquis » et qu’il nous a élus dès la fondation du monde.

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Et voilà pourquoi David, cet homme tourmenté par ses origines, toujours humilié dans sa famille, peut écrire beaucoup plus tard, après une longue méditation sur lui-même :

« Je suis une créature merveilleuse », c’est-à-dire miraculeuse en Hébreu. Il dira même plus : « Lorsque j’ai été fait dans un lieu secret, tissé dans les profondeurs de la terre, quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient ; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui m’étaient destinés, avant qu’aucun d’eux existât. » Psaume 139.15.

Je vous précise moi, pauvre petit vieux Pierrot, que là David parle bien sûr de la création du monde et non de la grossesse de sa mère, dont il parle dans un verset précédent, verset 13 : « C’est toi qui a formé mes reins, qui m’a tissé dans le sein de ma mère avant qu’aucun atome de la terre n’existe ».

Dieu le connaissait et nous connaissait tous. Par cette pensée,David nous fait remonter à la pensée divine de l’éternité et à l’origine des temps. Lorsque la terre était informe et vide, Dieu voyait déjàAdam, tiré de la poussière de la terre et nous voyait aussi, tirés de cette même terre. Si nous existons, en tant que personne humaine, c’est par la volonté du créateur. Je n’ai pas à prouver mon droit à l’existence. C’est le rôle du Saint-Esprit, que de me permettre de dire que je suis voulu, et que j’ai une place dans ce monde, parce que j’ai une place dans le cœur de mon créateur, mon Dieu.

Ce n’est pas seulement l’humanité dans son ensemble que Dieu a désiré, mais chacun d’entre nous personnellement, que ce soit Moïse, abandonné ou Samuel, ardemment désiré par ses parents ou David, celui qui n’aurait pas du être, ou vous, ou moi Pierrot le mal aimé.C’est bien Dieu qui, bien avant mes parents m’a voulu et à vous aussi. Et même il nous a consacré dans la nouvelle alliance : nous sommes tous consacrés à son service.

Grâce au sacrifice du Christ, chacun de nous est rendu apte à « servir le Dieu Vivant ». L’apôtre Pierre dira même dans 1P.2.5 et 9pour former un sacerdoce agréable à Dieu : et Pierre ne fait que citer un passage de l’Ancien Testament dans Exode 19.6. C’est un fait capitalque je me sente digne ou non ! Il me dit et à vous aussi ce qu’il a dit au prophète Jérémie : « Avant que tu ne sois né, je t’avais consacré ». Jérémie 1.5.

Il en est de la consécration comme du salut, ce n’est pas à nous de dire « Je me sauve » on accepte le fait que Jésus m’a sauvé. De même,cen’estpasànousouàmoidedire«Je me consacre à Dieu» mais j’accepte le fait qu’il m’a consacré à lui. Et de ne pas oublier la

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déclaration de Jésus Christ « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, je vous ai choisi et je vous ai établi ». Evangile de Jean 15.16.

Alors, je peux dire moi, pauvre vieux papou, que je ne suis rien siDavid dit qu’il est une puce : moi, Pierre Micheletti, je dira que je ne suis que l’ombre de mon chien galeux, mais je suis unique, aimé, désiré, consacré par Dieu. Et je sais qui je suis, je sais que je suis voulu, aimé et je dirai comme l’apôtre Paul : « Je sais en qui j’ai mis ma confiance ».

Et dans la Jérusalem céleste je dirai encore comme Paul avec une grande confiance : « Je connaîtrai alors comme j’ai été connu ».

Conclusion : même si parfois tu te sens rejeté, abandonné, méprisé, mal aimé de ton entourage, de ta famille ou de tes amis, sache que Dieu t’aime. La preuve de ce peuple errant et vagabond, rejeté, chassé, méprisé, abandonné par toutes les nations et de tous les peuples. Dieu leur a prouvé son amour, parce qu’il les aime et les consacre à son service. Eux, les gens du voyage, ses mal aimés de millénaire en millénaire: il les couvre de son amour éternel et insondable pour l’éternité.

Qui aurait pu penser qu’ils auraient pu être tant aimés de Dieu : ses trimants, ses va nus pieds que nous sommes ! Toi, Moi, qui avons subi tant d’injustice, d’indifférence, de mépris quand on voyait les autres enfants, avec des caresses ou des cadeaux. Et pour nous : toujours rien que des cris, même pour dormir, toujours tout seuls, sous la caravane, avec les chiens, sans même pouvoir lever la tête.

Le mal aimé, l’indésiré de ses parents est triste pour la vie. Mais il a la plus belle des satisfactions, la plus belle des joies : Dieu l’aime et lui donne ce que tous les autres lui ont refusé la charité.

Dieu nous aime. Je vous embrasse à tous, dans l’amour queDieu et le Christ m’ont donné à partager avec vous les mal aimés, mes frères.

Pierre Micheletti
24120 Pazayac
Tél : 05 53 50 21 10

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