La BIBLE du Vieux BOHËMIEN

PARTAGE DU SAVOIR

Fin Juillet 2011

Me voilà, penché sur le marchepied de ma petite caravane car je suis intéressé à la lecture de la Bible, donc je lis et je prends note. Je sens un souffle sur mon épaule, c’est simplement Rizo mon petit-fils, ce charmant petit gros avec ses copains tous aussi bien enveloppés que lui.

Et il me dit : « Papou ? C’est vrai que la connaissance ne sert que si on la partage ? » Oui, que je réponds à mon Rizo, bien !

Et c’est justement ce que je suis occupé à faire tu vois, j’ai écrit au moins 50 études bibliques : 3 livres sans compter les notes, plus pour un journal local de Terrasson mais je n’ai jamais voulu parler du livre des livres, de peur de passer pour un prétentieux,……mais après 40 ans de lecture et de méditation, tout humblement on va partager.

Avec une grande humilité réelle : on va partager quelques notes au sujet de la Bible :……c’est un livre unique, nul autre livre de peut lui être comparé ! La Bible faut savoir, ne peut être le produit de l’intelligence humaine, elle est divine.

Ces humbles notes auront pour but de montrer le chemin à celui ou à celle qui cherche et qui s’interroge, et à l’aider. Les jeunes croyants à pénétrer plus profondément dans la vérité et doctrine biblique… Le Chrétien plus avancé sera réjoui de lire à nouveau les merveilleuses vérités et histoires qui se trouvent dans la Bible, la parole de Dieu, « surtout sa traduction. »
Pour nous, gens du voyage : qui sommes à 70 pour cent illettrés pour les anciens ?….Le Saint-Esprit nous donne dans la Bible ce dont nous avons besoin et rien de plus en explications et vérités.
2 Timothée 3,16 : toute l’écriture est inspirée de Dieu et utile (à lire).

Ces quelques notes seront surtout pour quelques enseignants ouPasteurs ou même Chrétiens intéressés, qui auront un esprit humble de partage : ils en prendront et ils en laisseront, je ne serais pas fâché pour autant !

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L’orgueil de l’homme l’abaisse, mais l’humilité précède la gloire ; l’orgueil et la confiance en soi sont des aveuglements.

Faut savoir, Bien-aimés du Seigneur, que la Bible est le livre des livres si elle venait à nous manquer, nous ignorerions ce qui concerne toute la vérité spirituelle.
Même au milieu des plus grandes et riches bibliothèques, elle a la meilleure et première place, mais si au contraire tous les autres livresdisparaissent, sauf la Bible, on n’en serait pas beaucoup dérangés nousChrétiens car la Bible est la nourriture spirituelle de tout Chrétien.Nous verrons que l’utilité de la Bible est bien plus grande aujourd’hui que jamais, car plus le travail nous tient, nous absorbe dans notre vie moderne et intense, stressée, plus nous nous dispersons, nous nous divisons, nous critiquons. Plus nous avons besoin de nous retremper aux sources éternelles de la vérité et de l’amour de Dieu pour nous : seule la Bible nous répond.

L’âme : au contact de ce monde moderne est blessée et la conscienceest faussée, surtout quand elle ne se renouvelle pas au contact de la lecture de la Bible Dieu ne se révèle pas aux gens trop pressés.
Sans aucun doute, la Bible est attaquée, moquée, critiquée, contestéemais la puissance de Dieu la protège.
Le Saint-Esprit : nous aide à nous, errants et vagabonds à mieux comprendre tous les chapitres et versets, car on la lit avec l’aide du Saint- Esprit.
La Bible : nous apporte les révélations de Dieu : sur la question la plusgrave : celle de notre salut Eternel.
La conscience de tous les humains vibre en accord avec la Bible. Pour supprimer la Bible, il faudrait supprimer la conscience elle-même de l’homme.
Il n’en est pas de la Bible comme de l’armure de Saül qui gênait Daviddans sa marche. La Bible s’adapte à toutes les tailles (intellectuelles). Elle

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répond à tous nos besoins et elle nous met en état (en forme) pour combattre tous les Goliaths modernes.
La Bible est le livre qui a sûrement séché le plus de larmes, éclairé le plus de conscience, apaisé le plus de remords, régénéré, adouci le plus de mauvais caractère d’hommes et femmes méchantes. D’un loup, la Bibleelle en fait un agneau.

Bien-aimés, puisque l’enseignement par le Net est devenu à la mode, en matière d’enseignement : j’ai pensé, passé toutes ces notes sur le siteInternet, au service de la Bible, avec l’idée de mieux partager, plus l’offrir à vous tous.

Sans aucun doute, la Bible se suffit à elle-même mais c’est une nouvellefaçon de partager. Donc je me lance !

Le mot testament signifie : « Alliance » et c’est en effet sous la formed’alliance que la Bible présente les relations entre Dieu et les hommes (tous les hommes).
L’appellation « Ancien Testament » est spécifiquement à l’èrechrétienne : car les Juifs désignaient cet ensemble de textes sous le nom de : TANAKH.

Depuis le conseil de trente en 1546 : les catholiques « Rachail » ont ajouté 8 livres de plus dans « l’Ancien Testament ». Ils les appellentDeutérocanoniques tandis que les Protestants les nomment Apocriples. Ces 8 livres rajoutés par les Rachaïl sont inconnus et absents, il n’existe pas de textes authentiques (hébreux), donc faux : des faux rajoutés au profit de leur religion catholique idolâtre.

J’ai fait photocopier ces avant-propos de Louis Segond 1873 et l’histoire abrégée des Juifs j’espère que vous aurez comme moi plaisir à lire pour mieux connaître et comprendre les traductions.
YESCHOUA : veut dire Jésus en Araméen, langue natale du Christ ; ce sont les traducteurs latins qui ont donné le nom de Jésus.

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MESSIE : ce mot vient de l’hébreu MASCHIAH qui, comme le mot grecChristos, traduit en français par Christ qui signifie l’oint ; or l’onctionétait ce qui qualifiait les Rois ou sacrificateurs et prophètes.
Jésus, le fils de Dieu, est venu dans notre monde et il avait ses trois attributs : Rois, Sacrificateurs et Prophètes.

« Au temps de la fin, la connaissance augmentera » Daniel 12,4.

La tradition, les préjugés sont un grand obstacle à la connaissance de lavérité biblique, même dans les choses spirituelles ou religieuses. Trop deChrétiens encore se réfèrent aux traditions anciennes, manquent de connaissances et ils mélangent tradition ancienne et vérité biblique.Toute connaissance : que nous pouvons avoir par nous-mêmes des choses spirituelles, s’obtient que par la lecture Biblique ou par comparaison entre tradition et vérité Biblique : mais la connaissance de la vie de l’Esprit est donnée même aux illettrés par le Saint-Esprit. C’est lui qui nous fait comprendre la Bible. Les curés connaissent très bien la Bible, mais restent dans leur tradition et mettent leurs fidèles dansl’erreur.

Seule la Bible nous enseigne que l’autre aussi a du prix aux yeux deDieu : arrêtez vos condamnations inutiles.
Jacques 1,19 « que tout homme soit vigilant à écouter et lent à parler »alors de vous laisse lire.

Bonne lecture

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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEURPLACÉ EN TÊTE DE LA PREMIÈRE ÉDITION

I

L’Ancien Testament est écrit en hébreu, langue que parlait jadis le peuple d’Israël. Les livres qu’il renferme, au nombre de trente-neuf, appar- tiennent à divers auteurs et à différents âges: les uns ont été composés pendant les siècles qui précédèrent la captivité de Babylone, les autres sont postérieurs. Rien n’est plus varié que le contenu : histoire, législation, doctrine religieuse, morale, poésie, révélations prophétiques. Les Juifs attribuaient à la plupart de ces livres une autorité divine, et leurs docteurs en faisaient le point de départ des enseignements qu’ils donnaient au peuple. Aussi quand la langue hébraïque eut cessé d’être une langue parlée, furent-ils les premiers à éprouver le besoin d’avoir, pour leur usage, des traductions dans les idiomes des peuples au milieu desquels ils vivaient dispersés.

Ainsi prit naissance la version dite des Septante ou d’Alexandrie, la plus célèbre de toutes et en même temps la plus ancienne, composée en grec par des savants Juifs établis en Egypte, et très probablement achevée cent cinquante ans environ avant Jésus-Christ. Faite à une époque où, par suite des conquêtes d’Alexandre le Grand, la langue grecque était généralement répandue, elle a rendu des services incontestables et a été longtemps entourée d’une grande considération. Ce n’est pas ici le lieu d’en discuter les origines plus ou moins douteuses, ni d’émettre une appréciation critique sur sa valeur réelle. Rappelons seulement quelques faits propres à constater l’influence qu’elle exerça. Les Septante ont servi de base à un grand nombre de versions écrites dans plusieurs des dialectes de l’Orient ; c’est d’après les Septante, et non d’après l’hébreu, que sont habituellement faites les citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau ; les Chrétiens des premiers siècles, ne sachant pas l’hébreu, furent conduits à se servir de la version des Septante et allèrent même jusqu’à croire à son inspiration ; enfin, toutes les versions latines usitées dans l’Église d’Occident jusqu’à l’époque d’Augustin étaient des reproductions, généralement assez imparfaites, de celle des Septante.

Tel était l’état des choses lorsque parut Jérôme, l’un des plus remar- quables parmi les Pères de l’Église. A l’inverse d’Augustin et autres doc-

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AVANT-PROPOS

teurs de ce temps qui ignoraient l’hébreu, Jérôme se livra, dès sa jeunesse, à l’étude de cette langue sacrée. Puis, séjournant en Palestine, il prit à Jérusalem des leçons d’un rabbin nommé Barhanina, qui lui donnait ins- truction pendant la nuit, par crainte de ses compatriotes ; il eut encore pour maîtres deux savants rabbins, dont l’un lui enseigna le chaldéen, et dont l’autre le fortifia dans l’hébreu. Ainsi muni de ces connaissances philologiques, Jérôme se mit à comparer le texte original de l’Ancien Tes- tament avec la version grecque des Septante et avec la meilleure des ver- sions latines (la vetus Rata) exécutées sur les Septante. Il fut bientôt con- vaincu des fautes évidentes et des nombreuses imperfections de l’une comme de l’autre ; et, encouragé par quelques amis, il prit la résolution de traduire à nouveau la Bible en latin immédiatement d’après l’hébreu. Cette oeuvre, qui a coûté à son auteur vingt années de travaux assidus, fut commencée vers l’an 385 et achevée l’an 405. Si nous l’avons mentionnée avec quelques détails, c’est à cause du rôle immense qu’elle a joué dans l’histoire de toutes les versions qui suivirent, et notamment des versions protestantes en langue française, comme on va le voir.

Deux mots auparavant sur les destinées du travail de Jérôme, et sur la forme finale qui lui fut donnée par l’Église romaine. Ce travail, bien accueilli par quelques-uns, surtout par les Juifs, qui rendirent hommage à sa fidélité, rencontra dès l’abord de nombreux adversaires, entre autres Augustin ; et des accusations d’hérésie circulèrent même contre la personne de Jérôme. Toutefois, ce n’étaient ni la science de cet homme d’élite ni l’exactitude du résultat de ses recherches qui étaient mises en suspicion ; mais on censurait par-dessus tout la hardiesse de celui qui avait osé traduire autrement que ne l’avaient fait les Septante. Depuis la mort de Jérôme, les ennemis de sa version allèrent de plus en plus en diminuant ; au bout de deux siècles, elle était à Rome sur le même pied que l’ancienne version latine, et l’on finit par l’employer de préférence pour le service divin. De là le nom de Vulgate, qui plus tard lui fut donné. Mal- heureusement, plus elle acquérait de faveur et se répandait par des copies multipliées, plus elle s’altérait sous la plume de ceux qui la transcrivaient de manuscrits en manuscrits. Elle devint alors l’objet de corrections suc- cessives, à dater de Charlemagne qui s’était adressé dans ce but au célèbre Alcuin. Et, quand arriva l’invention de l’imprimerie, on eut bientôt des éditions offrant entre elles les plus grandes diversités, selon les manuscrits dont on s’était servi. Néanmoins, le concile de Trente déclara la Vulgate seule version officielle de l’Église (1546), et le pouvoir pontifical se chargea, moyennant de nouvelles corrections, de publier une édition authentique, qui parut vers la fin du seizième siècle. Qui dira jusqu’à quel point elle reproduit l’oeuvre primitive de. Jérôme ?

Nous touchons au mouvement religieux qui donna naissance au pro- testantisme, tirant presque toute sa force du contenu de la Parole Sainte, et assurant par là ses meilleurs succès. Un fait regrettable, mais à signaler, c’est qu’aucun de nos grands Réformateurs de langue française n’associa son nom, comme Luther en Allemagne, à une traduction de la Bible en langue vulgaire et nationale. Calvin ne nous a laissé que des préfaces et des commentaires, indépendamment de tout ce qui du reste servit de point d’application à son génie.

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AVANT-PROPOS

La version qu’on a l’habitude de considérer comme la plus ancienne dans le sein des Églises réformées est celle de Pierre-Robert Olivetan, de Noyon en Picardie, parent de Calvin. Elle parut en 1535. Mais, si l’on veut avoir un point de départ plus exact de nos versions protestantes, il faut remonter à la Bible de Lefèvre d’Étaples, dont la première édition complète fut publiée à Anvers en 1530. Il faut même remonter, plus haut, et bien antérieurement à la Réformation, quand on veut se rendre compte du travail de .Lefèvre, et avoir une juste idée des remaniements postérieurs. A dater du douzième siècle, dans les pays de langue romane, on eut une série de Bibles historiées et glosées, les premières dans lesquelles le fond scripturaire se trouvait noyé au milieu d’additions souvent bizarres el étrangères aux faits bibliques, les secondes dans lesquelles le texte était mélangé de notes et commentaires de diverse nature. Tous ces recueils, greffés les uns sur les autres, partaient d’une souche toujours la même, la Vulgate, plus ou moins comprise, défigurée, ou enveloppée d’additions. Lefèvre, tout en reproduisant, avec quelques modifications, l’oeuvre de ses devanciers, fit disparaître du texte les gloses pour les reléguer dans des notes distinctes, ne voulant « rien ajouter ni retrancher aux paroles du Livre ». C’est là le service éminent qu’il rendit ‘à la cause biblique, et qui a pu le faire envisager comme le premier auteur des versions protestantes, malgré ces mots qu’il inscrivit sur le titre de sa Bible : « Translatée en français selon la pure et entière traduction de sainct Hierome. »

La Bible d’Olivetan, qui ne consacra guère plus d’une année à son travail, a pour base celle de Lefèvre d’Étaples. Calvin la recommanda, sans en dissimuler les fautes, et invitant à l’indulgence. Il entreprit lui-même des corrections, mais il ne se fit aucune illusion sur la portée de semblables retouches ; car, dans un avis placé en tête de l’édition de 1561, la dernière avant sa mort, Calvin exprime le voeu « que quelque savant homme, garni de tout ce qui, est requis dans une telle oeuvre, se consacre tout entier pendant une demi-douzaine d’ans à la traduction de la Bible ».

La Compagnie des Pasteurs de Genève, sollicitée en outre par plusieurs pasteurs des Églises réformées de langue française, s’employa d’une manière active à réaliser •le voeu de Calvin. A défaut d’un homme unique, elle remit la tâche à quelques-uns de ses membres, parmi lesquels Théodore de Bèze. Enfin, en l’année 1588, parut cette version officielle et impatiemment attendue, la première que publièrent collectivement les pasteurs et professeurs de l’Église de Genève.

C’était, en réalité, une simple révision de la Bible d’Olivetan, diverse- ment amendée dans les éditions qui s’étaient succédé depuis 1535 ; elle adopta les variantes tantôt de l’une, tantôt de l’autre de ces éditions, et, comme élément nouveau, elle était enrichie d’un grand nombre de notes marginales. Dans une épître placée en tête du volume, les auteurs, sans prétendre qu’on ne puisse faire mieux, émettent le désir qu’on s’en tienne à leur oeuvre. Somme toute, répondant à des instances réitérées et partant d’un Corps vénéré, la version genevoise de 1588 se présenta avec une telle autorité et fut si bien accueillie des Églises réformées qu’elle ferma jusqu’à nos jours, pour ainsi dire, l’accès à toute tentative de traduction indépendante, d’après les textes originaux et en conformité avec les pro-

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grès dans les études historiques, philologiques et exégétiques. Les éditions se multiplièrent soit à Genève, soit à l’étranger, à peu près sans autres changements que ceux nécessités par les règles et les usages de la langue française : et encore resta-t-on sous ce rapport toujours en arrière.

On se tromperait si l’on pensait que les Bibles de Martin et d’Ostervald renferment des traductions nouvelles, ou même diffèrent notablement de la version genevoise. Elles ne firent, à l’origine, que reproduire Genève 1588. Leurs auteurs ne s’en cachèrent pas, comme on peut le lire sur les titres de la première édition de Martin (Amsterdam 1707) et de la première édition d’Ostervald (Amsterdam 1724), et comme il est facile de s’en con- vaincre par la comparaison du contenu. C’est, du reste, grâce à cette cir- constance qu’elles obtinrent le transeat dans les Églises, et ceci atteste une fois de plus l’autorité dont a si longtemps joui la version de Genève. Ce qui constituait le mérite réel des publications de Martin et d’Ostervald, c’étaient les notes et préfaces du premier, les arguments et réflexions du second. Si les éditions actuelles s’écartent d’une manière plus ou moins sensible de 1588, c’est l’ouvrage des reviseurs de reviseurs, et affaire de forme plus, que de fond. Les différences qu’on observe entre Martin et Ostervald proviennent en grande partie de modifications assez nombreuses que le pasteur neuchâtelois introduisit dans l’édition (1744) qui précéda sa mort, avec le but d’adoucir certaines expressions, de rendre plus clair et de faire mieux aimer le Livre sacré.

Malgré l’immense succès de la version de 1588, succès qui, se prolonge encore, nous venons de le dire, sous les noms de Martin et d’Ostervald, on éprouva de bonne heure à Genève le désir de l’améliorer. Mais la chose devenait impossible en face d’une opposition énergiquement dessinée parmi les fidèles ; tout ce qui dépassait les limites d’une légère retouche ou d’un simple redressement de la langue était frappé de réprobation. Les ministres genevois n’étaient plus les maîtres de leur oeuvre, bien qu’ils en sentissent les imperfections. Ainsi se passa quelque chose d’analogue à ce qui s’était passé pour la version des Septante. En 1721 seulement, sous l’influence de J.-A. Turretin, on prit courage, on travailla presque tout un siècle, et l’on mit au jour la version de 1805, la seconde et la dernière que publièrent collectivement les pasteurs et professeurs de l’Église de Genève.

Nous n’avons pas à entrer ici dans l’appréciation des qualités ou des défauts qui distinguent cette version ; peut-être n’a-t-elle pas encore été impartialement jugée. C’est plus qu’une simple revision : mais ce n’est pas, dans son ensemble, une traduction émanant en ligne directe du texte hébreu. Elle n’a pas eu le sort prospère de sa soeur aînée ; on l’a repoussée plutôt qu’accueillie ; les sociétés bibliques lui ont été défavorables ; et, quoique dès longtemps épuisée, elle n’a pas été réimprimée. La Companie des Pasteurs donna à une commission permanente le mandat de la revoir ; mais, après plusieurs années d’un travail dont les difficultés allaient croissant, la commission s’est dissoute, et la Compagnie ne l’a pas renou- velée.

Résumons. Toutes nos versions, unies entre elles par une étroite filia- tion, découlent de la Vulgate latine, reproduction en quelque mesure incer- taine du travail primitif de Jérôme. Ainsi, les Églises réformées de langue

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AVANT-PROPOS

française n’ont jamais possédé une traduction de la Bible, faite en entier sur les textes originaux. Les circonstances diverses qui ont pesé sur ces Églises, bien plus que lé manque d’hommes capables, suffisent amplement pour donner l’explication de ce phénomène.

Il était réservé à notre époque de s’affranchir de cette crainte pusilla- nime, tendant à faire considérer une version, oeuvre tout humaine, comme une espèce d’arche sainte à laquelle il n’est pas permis de toucher sans être accusé de profanation. Aujourd’hui, grâce à un courant plus libéral et à des appréciations plus judicieuses, il n’y a pas à risquer la censure ou le bûcher pour qui, s’écartant de ses devanciers, essaie de donner à ses frères une interprétation plus fidèle des choses qui nous ont à tous été révélées.

Loin de là. Dans les divers rangs de la société religieuse protestante, on a senti l’insuffisance des versions actuellement en usage, et qui sont au milieu de nous comme un précieux héritage de la piété de nos pères. De toutes parts aussi, on a compris qu’il y avait des inconvénients majeurs à procéder indéfiniment par la voie des revisions ; de toutes parts, on a réclamé une version nouvelle, qui, travaillée d’après les textes sacrés, fût un reflet plus direct de leur véritable contenu. Et en même temps, par une étonnante dispensation de la Providence, des ouvriers étaient suscités par elle pour répondre largement à ce besoin. Quatre versions, au lieu d’une, seront désormais à la disposition de chacun. Trois d’entre elles ont été déjà publiées, à Neuchâtel, à Lausanne, à Parie), toutes les trois remarquables, élaborées par des hommes de foi et de science. Celle-ci est la quatrième. Ces quatre versions, assez divergentes d’aspect et de style, conçues à part et mises à exécution presque simultanément par leurs auteurs, concordent néanmoins pour les résultats essentiels. Nos Églises et les membres de nos Eglises pourront ainsi faire leur choix en pleine liberté.

II

Les personnes qui liront attentivement notre traduction de l’Ancien Testament, surtout si elles ont quelque notion de la langue hébraïque, reconnaîtront par elles-mêmes les principes qui nous ont servi de guide. Il est bon néanmoins de les rappeler sommairement, pour qu’il ne reste à cet égard aucune équivoque.

Une condition’ préliminaire indispensable, c’est une indépendance d’es- prit et de situation, qui place le traducteur en dehors de toute influence propre à le détourner du soin exclusif de rechercher et d’exprimer le vrai sens du Livre sacré. Qu’il se dégage des préoccupations dogmatiques, sans avoir souci de ce qui peut plaire ou déplaire aux partis théologiques qui divisent les chrétiens. La Bible a été écrite pour tous les hommes : c’est pour tous, et en conscience, que le traducteur doit accomplir sa tâche. Il est sous le regard du Dieu de vérité : c’est la vérité seule qui sera la suprême ambition de ses efforts. S’il échoue, qu’il se résigne par avance s’il réussit, qu’il en rapporte la gloire à Dieu seul.

1) La version de Paris n’est pas encore achevée : huit livraisons ont paru.

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-V-

AVANT-PROPOS

Cette condition préalable, nécessaire à nos yeux, étant réalisée, de quelle manière le traducteur poursuivra-t-il son oeuvre ?

Exactitude, clarté, correction : telles sont les trois qualités auxquelles il est essentiel de viser, si l’on veut à la fois être fidèle et s’exprimer en fran- çais. C’est presque une lutte de géant. Mais il faut la soutenir, dans les limites du possible. Faire bon marché de la correction comme chose secon- daire ou superflue, c’est oublier que toute langue a ses droits, c’est fournir aux personnes cultivées un genre de distraction nuisible à l’édification. Prétendre que la clarté n’est pas rigoureusement requise parce qu’on ren- contre dans l’original des passages obscurs, c’est un accommodement de conscience à rejeter. Altérer sciemment l’exactitude du sens, ne fût-ce que d’une nuance, afin de flatter le lecteur par une forme littéraire plus élé- gante, c’est manquer de respect ce même lecteur et encore plus à la Parole sainte. — Pour revêtir dans leur ensemble ces trois qualités, une version ne doit être ni littérale ni libre. Précisons les termes. Elle ne doit pas être littérale, c’est-à-dire faite mot à mot », selon la définition du dictionnaire1; ce serait énerver le sens même, et risquer de le rendre inintelligible, sans parler des lois de la grammaire et de la syntaxe qu’on a toujours tort de braver volontairement. Elle ne doit pas non plus être libre, c’est-à-dire, offrir des additions ou des suppressions qui ne sont pas strictement motivées, affaiblir ou renforcer la valeur d’une phrase ou d’un mot quand les expressions qui correspondent à l’original ne font pas défaut, substituer au langage biblique des explications qui appartiennent à la con- ception particulière de l’interprète. Qu’il y ait place hors du texte pour les commentaires, extraits, résumés, paraphrases, imitations, etc., c’est bien ; mais que la source reste pure, et ne se transforme pas elle-même en imi- tation, paraphrase, ou commentaire. — Si une bonne version de la Bible ne doit être ni littérale ni libre, aux divers points de vue qui viennent d’être mentionnés, que doit-elle être ? Comme réponse et en l’absence d’un qualificatif unique, qu’il soit permis de répéter : exacte, claire, correcte.

Ce n’est pas tout. Il faudrait encore, sans la moindre atteinte portée à aucune de ces qualités, qu’elle se distinguât sous le rapport littéraire par des mérites de style, qui, n’étant pas une conséquence logique de l’exac- titude, de la clarté, de la correction, réclament un écrivain d’un talent supérieur. Il faudrait, enfin et par-dessus tout, un homme qui, à la fois savant philologue, poète et littérateur éminent, possédât le sens religieux suffisant pour donner à son oeuvre une véritable empreinte biblique, et placer les lecteurs comme en la présence directe des révélations divines, dont il ose se rendre l’interprète.

Voilà les principes. Reste l’exécution. Voilà l’idéal, idéal dont la vue sourit et électrise, mais impossible à réaliser. Est-il besoin, en effet, de proclamer à nouveau qu’une version à tous égards parfaite est chose qui dépasse les forces humaines, individuelles ou collectives ? Qu’on veuille bien y réfléchir. Les ressources d’interprétation dont peut disposer un traducteur, si remarquablement qualifié soit-il, connaissances linguistiques,

1 Dans une acception plus généralement admise, notre traduction sera certai- nement, et à juste titre, classée parmi les versions littérales.

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AVANT-PROPOS

ethnographiques, archéologiques, étude et comparaison des travaux anté- rieurs, etc., ces ressources sont purement humaines, sujettes par consé- quent à des chances d’erreur, malgré les progrès, disons mieux, en vertu même des progrès dont elles sont susceptibles. Sans doute, celui qui croit, celui pour qui la Bible n’est pas un livre ordinaire, n’entreprendra pas et ne poursuivra pas une oeuvre d’aussi longue haleine et d’une nature aussi grave que la version des saintes Écritures, dépôt des révélations du Tout- Puissant, en négligeant de s’appuyer sur le secours de Dieu et de l’invo- quer itérativement au milieu de ses incertitudes et de ses défaillances. Mais qui dira dans quelles limites et sous quelles formes le secours divin se manifeste en pareille circonstance ? Peut-on s’attendre à une force sur- naturelle qui préserve de toute inexactitude, à une sorte d’inspiration in- faillible qui n’a pas même été le privilège des copistes auxquels nous sommes redevables du texte original dont il s’agit de reproduire le sens dans nos langues modernes ? Aux prises avec les difficultés (et pourquoi ne pas l’avouer ?), on se sent vaincu dans plus d’un cas, incapable de rendre d’une manière satisfaisante dans sa propre langue ce dont on a, ou croit avoir, la perception nette dans la langue sacrée. Et là même où on pense le mieux réussir en serrant de très-près le texte scripturaire, pour en conserver avec scrupule les tours, les images, la couleur, ne va-t-on jamais trop loin, ne fait-on jamais fausse route ? Puis, que de choses inaperçues, glissées peut-être sous la plume contre toute intention et malgré les principes !

En dehors de ces imperfections, dont aura son inévitable part la tra- duction que nous offrons au public religieux, ce qui frappera plus rapide- ment le lecteur, ce sont les passages interprétés autrement qu’ils ne le sont dans les versions usuelles. Mais ceux qui sont au courant du mouvement de la science et des progrès de la philologie sacrée n’éprouveront à cet égard aucun étonnement pénible. Il y avait dans les versions antérieures des inexactitudes à faire disparaître, signalées par les hommes les plus compétents de toutes les nuances théologiques : aussi n’est-ce en aucune façon le désir d’innover qui a poussé le traducteur à sortir de la voie traditionnelle, il s’y est vu contraint par un sentiment de fidélité. Obser- vons, en outre, que les changements adoptés ne sont pas tous des recti- fications d’erreurs incontestables. Il en est qui doivent être attribués à une simple préférence entre deux ou plusieurs interprétations possibles, dont l’une a paru réunir en sa faveur la plus grande somme de probabilités. On comprend qu’il s’agit ici de ces difficultés tenant à l’état matériel du texte, ou à d’autres circonstances propres à exercer la sagacité des linguistes et à les conduire à des résultats différents.

A tout ce qui précède nous avons hâte maintenant d’ajouter une ré- flexion. Si la vérité nous a imposé le devoir de parler en toute franchise, nous ne voudrions point par là ébranler outre mesure la confiance que bien des personnes pieuses ont conservée jusqu’à ce jour pour nos an- ciennes versions, qui ont nourri la foi et le sentiment religieux de plusieurs générations. Les divergences, si nombreuses qu’elles soient pour le style et même pour le fond des choses, portent la plupart sur des points secondaires ; et, dans les cas où elles ont une réelle importance, elles ne sont pas de nature à effrayer les consciences et à faire chanceler la foi.

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AVANT-PROPOS

Tout lecteur bien disposé trouve et trouvera toujours dans la Parole sainte, plus ou moins correctement exprimée, l’aliment spirituel qui lui suffit, et n’aura pas de peine à reconnaître les vues miséricordieuses de l’Éternel, se manifestant à travers les âges pour le salut de l’humanité pécheresse.

Que Dieu, le souverain Pasteur des âmes, qui dirige tous les événe- ments, accorde- à, notre oeuvre, si telle est sa volonté, une part d’influence pour l’avancement de son règne 1

Genève, 31 octobre 1873.

LOUIS SEGOND.

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REMARQUES

Le texte massorétique, transmis à nous par les Juifs, a servi de base à cette traduction. On s’en est écarté seulement dans des cas exceptionnels et indispensables, et d’après les autorités les plus accréditées ; mais on a rejeté toute variante ne reposant que sur, une opinion particulière.

La ponctuation, si importante pour la détermination du sens, a été l’objet d’un soin tout spécial. L’instrument le plus utile à cet effet, bien qu’il ne soit pas infaillible, ce sont les accents hébreux, dont l’une des fonctions consiste à marquer les rapports de chaque mot avec la phrase entière sous le point de vue des liens et des pauses.

La division du texte en versets, telle que nous l’avons aujourd’hui, n’est pas antérieure au septième siècle; mais diverses séparations, ont une ori- gine plus antique. La division en:chapitres, comme elle existe dans nos Bibles, date du milieu du treizième siècle: elle est loin d’être irréprochable et à tous égards rationnelle. Tout en conservant à la marge cette double indication des versets, et des chapitrés, le traducteur a divisé le texte en fragments plus conformes au contenu, et les a fait précéder de sommaires courts et précis.

Les noms propres ont été rectifiés dans leur orthographe, reproduite la même dans tous les passages où ils se rencontrent. Mais les plus connus, comme Moïse, Salomon, Ésaie, Jérusalem, etc., ont été maintenus tels que l’usage les a consacrés, quoiqu’ils soient écrits d’une tout autre manière en hébreu.

Les notes, au nombre d’environ six cents, qui figurent au bas des pages, ne doivent nullement être considérées comme donnant à notre oeuvre le caractère d’une version avec des notes. Elles constituent un timide essai, qui témoigne de nos voeux en faveur d’éditions de l’Ancien Testament, présentant des notes en quantité suffisante et composées avec assez de discernement pour faciliter l’intelligence du texte, sans entrer dans la voie des commentaires ni donner lieu à des discussions théolo- giques.

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HISTOIRE ABRÉGÉE DES JUIFS

PENDANT L’INTERVALLE COMPRIS ENTRE L’ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENT

I

A l’époque de Néhémie, vécut le dernier des prophètes, MALACHIE. Il annonça les temps de la nouvelle alliance et la venue de celui qui devait préparer les voies au Seigneur (440 av. J.-C.).

Les Israélites, ordinairement désignés sous le nom de Juifs depuis le retour de la captivité, continuèrent à être soumis aux rois de Perse, longtemps encore après Esdras et Néhémie. Cette période de leur histoire nous est peu connue. Mais il paraît qu’ils étaient plutôt protégés que traités en ennemis : ils jouissaient d’une entière liberté de culte, et se gouvernaient avec assez d’indépendance. On exigeait seulement qu’il payassent quelques tributs, et reconnussent la souveraineté des rois de Perse.

II

Les Perses étant en guerre avec les Grecs, ALEXANDRE LE GRAND, roi de Macédoine, défit complètement les armées de Darius, et mit fin au vaste empire persan (331 av. J.-C.). Il marcha victorieux sur Gaza, pour se rendre en Égypte, et il allait s’emparer de Jérusalem et de toute la contrée.

A l’approche d’Alexandre, les habitants de Jérusalem consternés invoquèrent l’Éternel, et offrirent des sacrifices dans le sanctuaire. Puis, le grand prêtre, revêtu de ses ornements, et accompagné de tous les prêtres, sortit de la ville, pour aller à la rencontre d’Alexandre. Frappé d’un spectacle aussi imposant, le vainqueur de l’Asie s’inclina respectueusement devant le grand prêtre. Il fit son entrée dans Jérusalem, visita le temple, et y offrit un sacrifice suivant les ordonnances mosaïques. Les Juifs obtinrent de lui la faveur d’être exemptés de tout impôt pendant l’année sabbatique, et la liberté de vivre d’après leurs lois et coutumes.

C’est ainsi que les Juifs, soumis aux Perses depuis plus de deux siècles, passèrent, sans secousse violente, sous la domination macédonienne.

Après avoir laissé la Syrie et la Palestine aux soins d’un gouverneur, Alexandre fit la conquête de l’Égypte, et y fonda la ville d’Alexandrie, où s’établirent dès lors un grand nombre de Juifs. Il promena ses armes triomphantes par toute l’Asie, jusque dans les Indes, et il mourut l’an 323.

III

Après la mort d’Alexandre le Grand, ses généraux, établis comme gouverneurs dans les différentes portions de l’empire, ne tardèrent pas à se constituer indépendants et à se combattre les uns les autres.
Par suite, la Palestine, gouvernée d’abord par Laomédon de Mytilène, tomba, l’an 320, au pouvoir de Ptolémée, fils de Lagus, qui régnait en Égypte. Dès ce moment, et pendant plus de 150 ans, elle fut soumise tantôt aux rois d’Égypte, tantôt aux rois de Syrie. Les Juifs eurent ainsi à souffrir des divisions et des guerres de leurs puissants voisins. Toutefois, il y eut pour eux de longs intervalles de paix ; et leurs maîtres, loin de leur faire sentir le joug, les traitaient avec faveur ; en particulier, quelques-uns des Ptolémée et Antiochus le Grand leur accordèrent divers privilèges. Ce fut seulement à dater de l’an 169, qu’Antiochus Épiphane, roi de Syrie, les persécuta d’une manière cruelle.

Pendant cette période une quantité considérable de Juifs s’établirent en Syrie, en Égypte, en Médie, et dans toutes les contrées de l’Asie conquises par Alexandre, où la langue grecque s’était répandue.

-IX-

HISTOIRE DES JUIFS

ANTIOCHUS ÉPIPHANE était monté sur le trône de Syrie l’an 175. Pendant six années, il ne commit aucun acte de nature à inquiéter les Juifs, placés alors sous sa domination.

Tout à coup, au sein même de Jérusalem, deux frères, Jason et Ménélaùs, se disputent à mains armées la dignité de grand prêtre. A cette nouvelle, Antiochus s’imagine que les Juifs veulent se révolter contre sa propre autorité. Il part à la tête d’une armée, entre dans Jérusalem, massacre un grand nombre d’habitants, et en fait vendre d’autres comme esclaves. Puis, il pénètre dans le sanctuaire, d’où il enlève les vases d’or et d’argent, avec les trésors qui s’y trouvent (l’an 169).

Deux années plus tard, Antiochus, arrêté au milieu d’une expédition militaire contre l’Égypte par des ambassadeurs romains qui lui ordonnent de rebrousser chemin, tourna sa fureur contre les Juifs, et fit partir pour Jérusalem son général Apollonius avec un corps de 22,000 hommes. Apollonius feignit des intentions pacifiques ; mais, lorsqu’il fut dans la ville, il saisit le premier jour de sabbat pour lancer ses soldats sur le peuple, avec ordre d’égorger tous ceux qu’ils rencontreraient. Les maisons furent livrées au feu et au pillage, les femmes et les enfants furent réduits à la servitude, et des flots de sang coulèrent dans Jérusalem. Le reste des habitants prit la fuite, et la désolation régna dans la ville sainte.

Antiochus ne parut point encore satisfait: il expédia des ordres de la dernière rigueur. Les superstitions du paganisme furent imposées à tous ses sujets sans distinction ; et les Juifs durent cesser leurs sabbats, leurs holocaustes et leurs fêtes. Une statue de Jupiter Olympien fut érigée dans le temple de Jérusalem, et un prêtre grec y fut envoyé pour offrir des sacrifices aux idoles. Les livres de la Loi furent détruits ; et la peine de mort fut prononcée contre quiconque en posséderait une copie, se livrerait aux pratiques de la religion mosaïque, ou refuserait de prendre part aux cérémonies païennes.

Ainsi, le culte de l’Éternel demeura interrompu… Beaucoup de Juifs abandonnèrent alors le vrai Dieu. Ceux qui restèrent fidèles furent contraints à se réfugier dans les cavernes et les déserts, ou exposés à souffrir la mort comme martyrs.

IV.

Au plus fort des cruautés d’Antiochus, le prêtre Mattathias et ses cinq fils, Jean, Simon, Juda, Éléazar et Jonathan, résolurent de demeurer fidèles à leur Dieu et de résister ouvertement aux ordres impies de ce roi sanguinaire. Ils donnèrent ainsi le signal d’une guerre qui eut pour résultat l’affranchissement complet de la nation juive, après vingt-cinq ans de luttes. Les membres de cette famille, qui combattit avec tant d’héroïsme pour la délivrance du peuplé, furent appelés Asmonéens, du nom d’un des ancêtres de Mattathias, et plus tard Macchabées, d’un surnom que portait Juda, le plus vaillant de ses fils.

MATTATHIAS avait quitté Jérusalem, pour s’établir à Modin, bourg situé sur une montagne, dans les environs de la ville de Lydde. Or, des envoyés du roi Antiochus vinrent à Modin, dans le but de forcer les Juifs qui y demeuraient à sacrifier aux idoles. Mattathias leur dit : Quand tolites les nations dépendantes du roi renonceraient à leur religion pour Obéir à ses ordres, moi, mes fils et files frères, nous serons fidèles à l’alliance de nos pères ; à Dieu ne plaise que nous abandonnions jamais la loi de l’Éternel et ses commandements! A peine a-t-il prononcé ces mots, qu’il voit un Juif s’avancer vers l’autel pour sacrifier aux faux dieux. Il se précipite sur lui, le tue, et renverse l’autel. Puis il appelle à lui tous ceux qui ont encore du zèle pour la religion de leurs pères, et il s’enfuit avec ses fils dans les montagnes dé Juda, où lés plus pietà d’entré ses compatriotes ne tardèrent pas à les rejoindre. Mattathias se trouva bientôt à la tête d’une petite armée, avec laquelle il parcourut le pays et détruisit les autels. Mais, au bout de peu de mois, cet intrépide vieillard sentit sa fin approcher ; il adressa ses dernières exhortations à ses fils, et remit le commandement de sa troupe à Juda Macchabée (l’an 166).

Juda MACCHABÉE fit des prodiges de valeur. Il battit successivement plusieurs armées syriennes, et se rendit maître de Jérusalem, à l’exception de la citadelle, qui resta

-X-

occupée par une garnison d’Antiochus. Il purifia le temple, choisit des prêtres sans reproches, et fit démolir l’autel qui avait servi au culte des faux dieux (l’an 164). Antiochus, ayant appris la défaite de ses troupes et les succès de Juda, tomba malade; et mourut après d’horribles souffrances et de cuisants remords. La lutte avec les armées syriennes continua sous ses successeurs. Juda Macchabée périt glorieusement dans un combat, où il fut écrasé par le nombre (l’an 161).

Son frère JONATHAN, qui le remplaça, se montra digne de lui par sa bravoure et son patriotisme. Tantôt au milieu des camps, il animait de son exemple les défenseurs d’Israël; tantôt à Jérusalem, il déployait son activité pour la reconstruction de la ville, et des remparts. Jonathan reçut encore la dignité de grand prêtre (l’an 153), et il hâta l’indépendance du peuple, jusqu’au moment de son assassinat par un nommé Tryphon, prétendant à là couronne de Syrie (l’an 143).

Des cinq fils dé Mattathias, il ne restait plus que Simon : Éléazar et Jean étaient morts précédemment, les armes à la main. Simon, déjà Célèbre par ses exploits militaires, prit le commandement suprême, et vint à bout d’assurer la pleine liberté et indépendance de ses compatriotes. Le roi dé Syrie, Démétrius, le reconnut grand prêtre et chef de la nation juive, lui abandonna toutes les forteresses de la Judée, et n’exiga de sa part aucun tribut ni impôt. C’était l’année 142 avant Jésus-Christ. Dès cette époque, le peuple d’Israël commença une nouvelle ère, et inscrivit en tête de ses registres et de ses actes publics:

La première année de Simon, grand prêtre, chef du peuple, et général des Juifs.

V.

Simon répara les forteresses du pays, et étendit les limites de ses états, par la conquête du port de Joppé et de quelques autres lieux. La garnison syrienne, qui se trouvait encore dans la citadelle de Jérusalem, demanda à capituler ; et la citadelle fut rasée. A diverses reprises, une alliance avait été faite avec les Romains: cette alliance fut solennellement renouvelée. Enfin, l’an 140, le peuple décerna à Simon le titre de prince, outre la dignité de grand prêtre. Sous son gouvernement, les Juifs jouirent de la paix et du bonheur; on les vit cultiver tranquillement leurs terres, et, comme dans les plus beaux jours d’Israël, chacun se reposait à l’ombre de sa vigne et de son figuier; la justice était observée envers tous, et le culte de l’Éternel rétabli dans toute sa gloire. Soudain un événement douloureux répandit la consternation dans le pays, Simon fut lâchement assassiné par son gendre Ptolémée, pendant une visite qu’il lui fit à Jéricho (l’an 134); sa femme et deux de ses enfants, qui l’avaient accompagné, subirent le même sort.

JEAN HYRCAN, l’un des fils de Simon Macchabée, succéda à son père, en qualité de prince des Juifs et grand prêtre. Il réussit à soumettre les Samaritains, et à détruire leur temple de Garizim. Il fit aussi la conquête de l’Idumée, qui devint une province juive, et dont les habitants embrassèrent la religion de Moise. Jean Hyrcan était un homme juste et vertueux; il sut se faire aimer du peuple, et mourut après avoir exercé le pouvoir pendant trente années, jusqu’à l’an 105 avant Jésus-Christ.

L’héritier du trône de Jean Hyrcan fut d’abord son fils ARISTOBULE, qui changea son titre de prince en celui de roi, et qui termina bientôt son existence dans de sombres angoisses. Il avait été le meurtrier de sa mère et de l’un de ses frères. Son règne ne dura qu’un an. — Après lui, ALEXANDRE JANNÉE, autre fils de Jean Hyrcan, fut roi des Juifs pendant vingt-sept ans. C’était un prince guerrier et cruel; il fit de nombreuses expéditions contre les peuples voisins, et il eut à lutter contre la guerre civile en Judée. Il succomba, âgé de quarante-neuf ans, à une maladie, suite de l’intempérance, à laquelle il se livra sur la fin de sa vie (l’an 78).

La veuve d’Alexandre Jannée, ALEXANDRA, occupa le trône, à la mort de son mari. Elle avait deux fils, dont l’aîné, HYRCAN, fut nommé grand prêtre, et le cadet, ARISTOBULE, commandant des troupes. Le premier était d’une nature faible et indo- lente, et le second d’un esprit entreprenant et ambitieux. Quand leur mère eut cessé de vivre, les deux frères se disputèrent la couronne; Hyrcan était soutenu par un nommé Antipater, Iduméen de naissance; mais Aristobule, plus belliqueux, s’empara violemment du pouvoir.
En ce temps-là, POMPÉE, général romain, conduisit une armée contre le roi d’Arménie. A son passage à Damas, il fut pris par Hyrcan et Aristobule pour arbitre de leurs querelles.

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Aristobule, mécontent de la manière dont il fut accueilli, fit mine de résistance. Alors Pompée le somma de lui livrer toutes les forteresses de la Judée, et marcha sur Jérusalem, qui soutint un siège de quelques mois, et finit par succomber, au milieu du carnage d’une multitude de Juifs (l’an 63). Pompée pénétra, avec sa suite, dans le sanctuaire. Cependant, il ne toucha à aucun des ustensiles sacrés, ni au trésor du temple, et il ordonna de continuer les sacrifices. Il fit démolir les murailles de Jérusalem, laissa Hyrcan en possession du souverain sacerdoce, lui donna le titre d’ethnarque ou chef du peuple, et rendit les Juifs tributaires des Romains.

Ainsi l’ère de complète indépendance de la nation juive, sous les Macchabées, ne dura pas plus de quatre-vingts ans.

VI.

Le faible Hyrcan continua à gouverner la Judée, aux conditions imposées par les Romains. Mais au fond, c’était son favori, l’Iduméen Antipater, qui était le véritable maître, par son influence et par son talent à intriguer. Le contre-coup des guerres civiles des Romains, et les tentatives du frère et des neveux d’Hyrcan pour usurper le pouvoir à Jérusalem, mirent le pays en état continuel d’agitation, et amenèrent une invasion des Parthes, qui traînèrent en captivité le malheureux Hyrcan (l’an 39).

Aussitôt HÉRODE, fils d’Antipater, se rendit à Rome, pour exposer les événements de Judée au triumvir Antoine, dont il était le protégé. Le sénat romain nomma Hérode roi de Judée, et le fit couronner au Capitole. Toutefois, comme Jérusalem était restée, depuis le départ des Parthes, en la possession d’Antigonus, neveu d’Hyrcan, Hérode dut en entreprendre le siège, avec le secours des Romains. Ce fut seulement deux ans plus tard qu’il put s’en emparer; et Antoine fit décapiter Antigonus, le dernier des princes macchabéens. — C’est donc de l’an 37 avant Jésus-Christ que date le règne effectif d’Hérode, qui fut surnommé le Grand.

Ce monarque fut un tyran. Il fit couler le sang d’une foule de victimes, au nombre desquelles il faut compter les plus proches membres de sa famille. Pour gagner la faveur des Juifs, à qui il n’inspirait que de l’effroi par ses cruautés, il fit construire à Jérusalem un temple magnifique, en remplacement de celui qu’on avait élevé au retour de la captivité de Babylone. Puis, se souillant encore par une multitude de crimes, il termina sa vie, en proie à des maux atroces et poursuivi par les terreurs de sa conscience.

Peu de temps avant la mort d’Hérode, naquit à Bethléhem, selon la prédiction des prophètes, JÉSUS-CHRIST NOTRE SEIGNEUR, le seul nom qui ait été donné aux hommes par lequel ils puissent être sauvés.

FIN

-XII-

Si tu es encore là, devant ces lignes, c’est que çà t’a intéressé et j’espère que tu en prendras note, lesquelles te serviront pour te former tout au long de ta vie spirituelle car, comme l’a dit Rizo, la connaissance est valable que si on la partage, avec humilité.
Alors je termine en vous saluant à tous, dans ce partage de la vie de tous les jours. Toute connaissance que nous pouvons avoir de par nous-mêmes des choses spirituelles, s’obtient par la voie de la lecture Biblique ou en comparant entre tradition et vérité biblique, compare souvent ?
Luc 20.21 dira : Contrôle les Ecritures sans faire de « considération de personne », ou sans faire attention à l’importance que semble avoir un homme ou à son humilité totale de vieux Bohémien.
Les 66 livres de la Bible : ont été inspirés, conduits par Dieu lui-même, afin que chaque homme sans distinction de classe ou de race puisse connaître Dieu, croire et être sauvé ! C’est le livre le plus populaire. Alors, ensemencez les villes, les villages de la parole de Dieu : une Bible par caravane !
J’aimerais que ces humbles lignes encouragent quelqu’un à ouvrir la Biblepour y chercher nos ou son origine et sa destinée que Dieu veuille que ce soit précisément Toi.

Fais du bien à un autre, donne-lui ces humbles notes de ce vieux Bohémien

P.S. : Dommage que la mission qui devrait être que de vérité et d’esprit…soit par le clan interdite d’expression écrite.

Si tu veux me contacter : Papouhttp://pierrotdebrive.wordpress.com)

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Pierre Micheletti 24120 PazayacTEL : 05.53.50.21.10

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